Ce qu'on ne vous a pas dit sur la vie nomade

Sur la majorité des photos que nous publions il fait beau, les oiseaux chantent et les gens sourient. Mais il ne faut pas se leurrer, un an d'aventures, c'est aussi des petites ou moyennes galères ! On vous en livre quelques unes aujourd'hui ;)


De nombreuses nuits blanches
  • parce que nous ne savons pas s'il est interdit de dormir là où nous sommes : nous nous sommes fait réveiller seulement 2 fois par des rangers ou agents de sécurité, on s'en sort bien finalement !, 
  • parce que le vent fait tanguer le camper et qu'on ne sait pas si ça va tenir. Et c'est arrivé de nombreuses fois ! Après avoir essuyés plusieurs tempêtes, nous étions rassurés sur le fait de ne pas nous renverser sur le côté mais le mouvement nous réveillait quand même, 
  • parce des voitures vont et viennent alors que nous sommes dans des endroits très isolés. Et franchement, on n'a pas compris ce que fabriquent de nombreux canadiens, la nuit, pour rester parfois 5 mn dans des endroits difficiles d'accès !

Des frayeurs avec Jack

  • routes pleines de boue avec risque d'envasement, 
  • fort dénivelé dans les montagnes et on ne sait pas si on va pouvoir remonter (et si on a assez d'essence), 
  • des petites et moyennes pannes à répétition qui nous prennent du temps et de l'argent...

Isolement/insécurité : nos meilleurs moments sont ceux que nous avons passé tous les deux, en pleine nature. Mais nous étions bien conscients de notre isolement, et qu'en cas de problème, nous ne pouvions compter que l'un sur l'autre. 

Pas question de se blesser en pleine forêt et de faire une mauvaise rencontre avec un animal, loin du véhicule, de la civilisation et de tout réseau !

Pauline est particulièrement marquée par un jour de novembre qu'on peut appeler un jour sans. Il pleuvait depuis le matin, on ne savait pas trop où aller, tout était fermé... On finit par s'arrêter un peu n'importe comment vers 15h, aux abords d'une plage pour déjeuner. Antoine se coupe et fait un malaise.  Pas de réseau, le véhicule ensablé, pas de notion de gestes de premiers secours... : quelques secondes de terreur. Heureusement, il reprend vite connaissance. On mange parce qu'il faut reprendre des forces et on va faire un tour aux urgences, pour se rassurer. La coupure était bégnine, tout est bien qui finit bien ! Mais ensuite, nous étions un peu plus vigilant et veillions à ne pas nous mettre en danger. 

La promiscuité : vivre dans 5m², avec très souvent de la pluie, cela veut dire passer du temps à l'intérieur. Où toutes les pièces communiquent dans un espace restreint. Où tu n'as pas d'endroit pour t'isoler. C'est un bon test de couple ! Qui s'est pour nous, très bien passé :)

Par exemple, dans ce petit espace :

  • ta serviette de toilette sent le bacon ou le brocoli selon le menu, 
  • pour atteindre ton lit il suffit de faire 3 pas, 
  • tout est à portée de main,
  • tu as du mal à te retourner dans la salle de bain sans te cogner aux toilettes !

Le froid et l'humidité : en hiver, nous avions ajouté un tapis au sol, et ensuite nous avons ajouté de la moquette sous le tapis. Mais malgré cela, il a fait frais ! Avec des températures négatives au réveil. Mais nous pouvions déclencher le chauffage du lit, et attendre que l'atmosphère se réchauffe un peu avant de s'extirper de la couette !

Parfois on rêvait quand même d'une soirée télé au coin du feu;)

Le camper fait corps avec la nature. Ce qui veut dire que nous avons passé des heures à racler les fenêtres pour évacuer la condensation, et qu'il fallait aussi essuyer quand cela gelait dedans en hiver ! Tous les jours, nous ouvrions les placards et fenêtres pour aérer au maximum et que l'humidité ne s'installe pas. 

L'entretien du véhicule et du camper était une préoccupation majeure. Jour de soleil = on sort tout, on aère et on nettoie !


Des escales techniques obligatoires : tous les 3-4 jours, (ou plus si on trouvait de l'eau pour être autonome plus longtemps), il fallait se rendre en ville pour vider les eaux sales et remplir d'eau propre, ce n'est pas notre moment préféré mais il y a eu assez peu d'accident (=d'éclaboussures !).
On en profitait pour faire des courses, donner des nouvelles aux proches et aller à la laverie. Tout ça nous prenait pratiquement une journée entière.

En direct de la dump station :

On profite de la moindre connexion pour mettre le blog à jour ;)

Un gestion quotidienne de l'eau :

Nous avons connu plusieurs périodes :

  • De septembre à décembre : les points d'eau extérieurs étaient fermés à partir de mi-octobre à cause du gel, donc douche à la lingette et douches publiques quand nous en trouvions ouvertes en hiver. On trouvait quand même suffisamment d'eau potable pour notre consommation.
  • De janvier à mars, les mois de travail : nous étions installés dans un camping avec eau et électricité. Nous prenions donc des douches au camping, qu'il fallait payer en plus (2$ les 5 mn !).
  • D'avril à juin : autonomie quasi complète car les douches publiques étaient fermées à cause de la covid, c'est là où il a fallu être le plus vigilent sur notre consommation d'eau.
  • A partir de juin, et encore plus en juillet-août car nous étions au Québec dans des zones touristiques : les points d'eau étaient ouverts, on pouvait donc (enfin) utiliser notre douche et remplir régulièrement nos réserves !

Une hygiène aléatoire : bien sûr que nous avons toujours trouvé des solutions mais vivre dans son véhicule, sans douche chaude disponible, c'est quand même un beau challenge ! 

Nous avons essayé diverses techniques : 

  • les toilettes à la lingette quand on ne pouvait pas utiliser d'eau du tout (car elle gelait dans les tuyaux),
  • les douches publiques quand elles étaient ouvertes (on se souvient notamment d'une douche dans un quartier très malfamé de Vancouver où Antoine a vécu une drôle d'expérience),
  • l'eau chauffée à la casserole : 1L d'eau par personne et par jour,
  • les lacs et rivières (souvent très frais)... 

On composait et on se débrouillait pour être toujours corrects !

Mode d'emploi de notre douche en mode "on prend l'eau de la rivière et on la rend pour ne pas utiliser notre eau potable, ni remplir notre cuve !"

1 : l'eau de rivière a été chauffée dans la marmite noire

2 : parfois elle est trop chauffée alors il faut avoir de l'eau froide à disposition ! Question qu'on ne se pose pas lorsque on a des robinets à tourner :)

3 : la casserole peut servir à faire le mélange eau chaude/eau froide avant de se la verser sur le corps

4 : on n'oublie pas de bien rester dans la bassine pour rejeter l'eau ensuite !

Hyper technique, n'est ce pas ?

Sinon, on a fait la vaisselle à l'eau froide  pendant un an, directement à la source quand c'est possible (en utilisant des produits naturels, bien entendu).

On avait déjà écrit tout un article sur l'eau, à relire ici : Vivre d'amour et d'eau fraîche

Est ce qu'on vous parle un peu des toilettes ? 

Sans nous étendre sur le sujet, vous avez compris qu'il fallait vider les cuves d'eau de vaisselle et des toilettes. Pour éviter que des substances solides restent dans la cuve plusieurs jours, et pour des raisons d'intimité (ou d'absence d'intimité), nous avons évité l'utilisation de nos toilettes, autant que possible ! Nous profitions donc des lieux publics et des cafés, ou prenions nos aises dans la nature (sans oublier d'indiquer vaguement à son conjoint où on a été pour qu'il aille faire ses petites affaires ailleurs...). C'est dit !

Le terrain de jeu

L'avantage de ce mode de vie, c'est qu'on se sent partout chez soi ! Et franchement, à part les deux derniers mois au Québec, nous avons pu profiter de la nature sans aucun voisin !

On termine avec un de nos spots préférés, posés au bord de la rivière, avec le hamac, du feu et rien d'autre :)

Donc oui, le quotidien n'est pas si facile en vanlife, surtout quand les conditions météo sont mauvaises, mais avec ce si grand et si bel espace autour de nous, on a survécu :)

Et si c'était à refaire ?

On fonce sans hésiter !



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